Faire une discussion
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Faire une discussion

 

Si dans la contraction de texte on s’efface derrière la thèse de l’auteur, l’exercice de la discussion requiert une lecture critique du texte d’appui afin de mener une réflexion personnelle solidement argumentée.

La discussion porte toujours sur le texte qui a fait l’objet de la contraction. Le libellé formule une question qu’il faut examiner et dont le texte éclaire au moins un aspect.

Dans l’exercice de la discussion, l’élève n’est pas jugé sur ses opinions mais sur sa capacité à argumenter, c’est-à-dire à raisonner, à confronter des idées.

Il faut tout d’abord examiner avec attention le sujet et cerner le problème posé. Puis il convient de recenser les arguments de façon méthodique en procédant par opposition d’idées. La difficulté est de parvenir à sortir des cadres de réflexion imposés par l’auteur. Il faut toujours garder à l’esprit que l’opinion exposée par ce dernier n’est qu’une façon parmi beaucoup d’autres d’envisager la question.

On attend de l’élève qu’il démontre, en faisant appel à son expérience personnelle si c’est nécessaire, dans quelle mesure on peut défendre une opinion sur un problème donné, ou bien la réfuter.

Sujet de la discussion: Pensez-vous, comme La Bruyère, que "l’art militaire" n’a été inventé par les hommes que dans le seul but de "se détruire réciproquement"?

Doit-on, au contraire, considérer la militarisation comme une composante indispensable de notre société?

 

Texte d’appuie:

La guerre

La guerre a pour elle l’antiquité; elle a été dans tous les siècles; on l’a toujours vue remplir le monde de veuves et d’orphelins, épuiser les familles d’héritiers, et faire périr les frères à ne même bataille. Jeune Soyecour! Je regrette ta vertu, ta pudeur, ton esprit déjà mûr, pénétrant, élevé, sociable; je plains cette mort prématurée qui te joint à ton intrépide frère, et t’enlève à une cour où tu n’as fait que te montrer: malheur déplorable, mais ordinaire! De tout temps les hommes, pour quelque morceau de terre de plus ou de moins, sont convenus entre eux de se dépouiller, se brûler, se tuer, s’égorger les uns les autres; et pour le faire plus ingénieusement et avec plus de sûreté ils ont inventé de belles règles qu’on appelle l’art miliaire; ils ont attaché à la pratique de ces règles la gloire ou la plus solide réputation; et ils ont depuis renchéri de siècle en siècle sur la manière de se détruire réciproquement. De l’injustice des premiers hommes, comme de son unique source, est venue la guerre, ainsi que la nécessité où ils se sont trouvés de se donner des maîtres qui fixassent leurs droits et leurs prétentions. Si, content du sien, on eût pu s’abstenir du bien de ses voisins, on avait pour toujours la paix et la liberté.

Jean de La Bruyère. Les Caractères.

Développez un des arguments que vous avez trouvés pour vous opposer à la militarisation, un argument justifiant la militarisation.