Découvrir la langue et le style d’un texte littéraire
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Découvrir la langue et le style d’un texte littéraire

 

On appelle style le choix fait par un auteur parmi les possibilités que lui offre une langue. Il sélectionne et utilise certains moyens d’expression en fonction du type de texte qu’il écrit, de l’effet qu’il cherche à produire sur le lecteur, et de ses tendances personnelles.

1. Les moyens grammaticaux.

a. La phrase:

• La phrase longue: une phrase longue peut aboutir à un effet de solennité, de majesté. Elle vise parfois à la mise en valeur d’une idée, d’un effet de style, repris plusieurs fois. Elle peut aussi, par l’accumulation d’éléments disparates, amener une idée de diversité. Enfin, elle comporte parfois des digressions, qui permettent la réunion de notions ou de faits en apparence distincts, par le biais d’une association d’idées.

• La phrase courte: les phrases courtes peuvent correspondre à une succession d’actions rapides. L’auteur, par le rythme saccadé du texte, donne un équivalent sonore du rythme de l’action. L’auteur fait parfois preuve d’une sécheresse intentionnelle qui s’oppose à l’intensité de la scène rapportée.

• La ponctuation: on notera les signes d’exclamation ou d’interrogation qui indiquent la présence de certains types de phrase dont l’emploi répété est l’indice d’une intensité de sentiments.

b. Les propositions:

• par la subordination, l’auteur insiste sur la nature des liens entre deux propositions. Cela peut correspondre à un souci de cohérence logique ou de précision dans la succession des actions.

• par la juxtaposition, l’auteur évite de préciser le lien entre deux propositions au lecteur de le recréer, donc de le remarquer.

c. utilisation particulière de mots au rôle grammatical important: il s’agit des déterminants, des pronoms, des temps des verbes. On notera éventuellement l’emploi préférentiel, dans un but précis, d’un type de mots de ce genre. L’usage des indéfinis vise à maintenir en éveil la curiosité du lecteur, à suggérer la difficulté de nommer ce dont il s’agit et à susciter par là l’idée de l’innommable, du monstrueux. Dans cette perspective, on pourra observer également le choix du mode ou de la voix des verbes (le passif privilégie l’acte au détriment de l’agent).

2. Les moyens lexicaux. 

a. Les mots:

• dans la classe des noms, la prédominance des noms abstraits ou concrets, animés ou inanimés, est intéressante. L’auteur peut également mélanger ces catégories, ou inverser leurs emplois habituels. Le mélange des catégories de noms recrée le mélange des éléments décrits et accentue l’impression de chaos.

• les adjectifs et les verbes: on pourra étudier leur nombre, les domaines qu’ils précisent, leur rôle par rapport au type de texte (narration, description).

b. Les domaines de sens:

• les champs lexicaux. On observera la prédominance d’un vocabulaire se rattachant à un même domaine de sens dans un texte.

• Les connotations: les mots éveillent des échos et en suggèrent d’autres. En renforçant ce mécanisme, un auteur peut éveiller chez le lecteur des sensations et des sentiments.

• Les rapprochements de mots: ils créent parfois des oppositions ou antithèses. Ils amènent des comparaisons. Ils donnent naissance à des métaphores: l’auteur rapproche deux éléments différents qui n’ont habituellement rien de commun. Une image ou une comparaison sous-entendue va créer un lien entre ces deux éléments. Enfin à des métonymies: l’auteur emploie un terme pour un autre, alors qu’un lien existe déjà entre eux.