LE MOYEN FRANÇAIS: LA SYNTAXE. LE VOCABULAIRE
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LE MOYEN FRANçAIS: LA SYNTAXE. LE VOCABULAIRE.

 

L’objectif d’étude

Etudier les caractéristiques et tendances du vocabulaire du moyen français

 

Donnez la définition des termes suivants:

Un mot savant, étymon, un doublet étymologique, l’argot, la dérivation (suffixale, préfixale, régressive), la composition, l’emprunt, relatiniser (le français),

 

L’apprenant doit savoir:

Les traits particuliers de la syntaxe du moyen français

Les principalés tendances syntaxique du moyen français

Les particularités du vocabulaire du moyen français

Les grandes lignes de l’ évolution du vocabulaire du moyen français

Les  procédés les plus productifs de formation des mots nouveaux

 

L’apprenant doit savoir faire:

Analyser les particularités syntaxiques du moyen français

Déterminer et analyser les voies d’enrichissement du vocabulaire 

Trouver les origines des procédés de formation des mots nouveaux

Etablir les origines (latines, etc.) des changements survenus ou se déroulant à cette époque

Mettre en relation les faits externes (d’ordre social, politique, économique, etc.) et les faits internes (linguistiques)

Expliquer les causes des transformations se produisant dans la syntaxe et le vocabulaire du moyen français

 

Le plan

I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.

II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen français.

III. La formation des mots nouveaux.

IV. Les particularités du vocabulire du moyen français.

1. Les doublets étymologiques.

2. Les emprunts et la structure phonétique du moyen français.

3. L’argot.

 

I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.

 

Au niveau du groupe de mots les rapports syntaxiques (surtout attributifs) sont de plus en plus souvent exprimés par une construction prépositionnelle: li chevaus Rollant  > le cheval de Rolland, terre lor seigneur / terres des gentils hommes. Les groupes de mots où les rapports attributifs sont rendus par la forme casuelle de l’attribut deviennent rares, figées et peu productives: Deu merci, etc.

L’élimination des flexions dans le verbe va de pair avec la fixation de l’ordre des mots: sujet – prédicat – complément d’objet direct. Cet ordre des mots suit la tendance du français à mettre le déterminé devant le déterminant.

Donc, deux fonctions essentielles des flexions dans la proposition – celle de relier les termes de la proposition et celle d’exprimer les rapports syntaxiques –  sont remplies désormais par les mots outils et l’ordre des mots (moyen analytique).

Les cas de l’inversion sont rares et dus très souvent à l’influence de la littérature latine. L’inversion est utilisée aussi soit à des fins affectives, soit pour lier plus étroitement deux phrases. En même temps elle devient la marque différencielle de l’interrogation.

A partir du XVe s. la question est posée à l’aide des constructions interrogatives (qu’)est ce que, (qui) est ce qui. Mais à l’époque ces constructions sont du domaine du langage populaire. La tournure est attribuée à l’influence du latin quis est qui.

Dans la proposition négative la deuxième particule postposée au verbe devient plus fréquente, bien qu’elle soit encore peu régulière.

En moyen français on observe le progrès notable de la proposition complexe, basée sur la subordination, surtout dans les ouvrages savants. Rappelons que l’ancien français préférait les propositions simples, indépendantes; s’il s’agissait de la proposition complexe c’est à la coordination que vient le choix de l’ancien français.

Dans les textes du moyen français on atteste plusieurs subordonnées et des tours infinitifs et participes, calqués du latin où on puise abondamment à l’époque: les phrases sont longues et peuvent s’étendre sur la moitié de la page. La subordination qui commence à dominer, nécessitant des conjonctions susceptibles de rendre les rapports logiques les plus détaillés auxquels ne suffit plus le que polyvalent et, donc, trop abstrait. Ainsi, l’extension des propositions complexes à subordination contribue-t-elle à la formation de nouvelles conjonctions, c’est pourquoi le nombre de liens syntaxiques entre les propositions s’agrandit, les conjonctions deviennent plus nuancées.

Rappelons qu’en ancien français la quantité de conjonctions était assez restreinte. Le plus souvent on n’utilisait que deux conjonctions universelles: et pour relier les propositions à coordination et que pour relier les propositions à subordination.

De règle générale, les nouvelles conjonctions sont formées à la base de que accompagné  d’adverbes et de prépositions: tant que, bien que, avec ce que, por ce que, fors que, afin que, alors que, attendu que, avec ce que, comment que, excepté que, incontinent que, surtout que, vu ce que et autres,  à partir de que; lequel, laquelle, à partir de quel, et autres.

etc. Ces nouveaux procédés syntaxiques permettent à l’usager d’exprimer les rapports les plus nuancés: de cause (pour ce que, pour cause que, etc.), de concession (mes=mais que, ja soit que, etc.), de manière (tellement que, selon ce que, etc.), de temps (avant que, jusques a ce que, etc.), etc.

Les propositions relatives commencent à se construire avec les pronoms relatifs variables.

L’évolution de la syntaxe française vers l’analytisme se heurte aux tentatives des traducteurs et des grammairiens d’introduire les constructions latines (donc, synthétiques) ou bien de maintenir en usage les tours archaïques (synthétiques par excellence).

Aux XIVe – XVe ss., sous l’influence de la littérature latine, la structure de la phrase devient très compliquée, mais par la suite le français éliminera cette compléxité.

 

II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen français.

A la fin du moyen français la structure du vocabulaire de la langue a beaucoup changé: un grand nombre de mots de l’ancien français a été éliminé. Ces pertes sont dues surtout aux changements dans le mode de production et les institutions médiévales. Ce sont surtout les mots de la civilisation de l’ancien français qui ont disparu: ceux qui avaient trait aux moeurs de la chevalerie (balestre sorte d’arbalète, chaser pouvoir d’un fief, etc.), à l’agriculture (faviere champ de fèves, etc.); beaucoup de termes locaux, eux aussi, sortent de l’usage. Donc, le plus souvent les pertes lexicales s’expliquent donc par des causes extralinguistiques. En même temps il s’est produit un renouvellement du lexique (grâce surtout aux emprunts, la dérivation, composition, mots vulgaires, dialectismes, etc.). P. Guiraud a entrepris, dans le Dictionnaire étymologique de A. Dauzat, un recensement des mots-souches au nombre de 20 000 [Cit. d’après Skrélina, p.189]. Considérés d’après la date de leur création, ces mots-souches actuellement vivants se répartissent de la façon suivante: 

 XII e s.

 15%

 XIV e s.

 15%

 XVII e s.

 11%

 XIII e s.

 7%

 XV e s.

 8%    

 XVIII e s.

 11%

 

 

 XVI e s.

 10%

 XIX e s.

 13 %

 Au total:

 22%   

 

 43%

 

 35%

 

A l’ancien français remonte environ 1/5 du vocabulaire actuel (mots de base). Le XIVe s. et le XVIe s. apparaissent comme les grandes périodes de création lexicale: en dehors du vocabulaire de base, le moyen français fournit plus de la moitié du dictionnaire actuel. Le français moderne est donc formé, selon P. Guiraud, d’un vocabulaire de base d’environ 7 à 8 000 mots qui datent de l’ancien français et d’un vocabulaire de culture d’environ 12 000 mots dont la moitié date du moyen français. Les statistiques estiment que 40 % environ de mots du français moderne remontent au moyen français, soit 8 000. Il faut préciser que c’est le XIVe s. qui fournit la majorité des emprunts, surtout après la guerre de Cent Ans, le XVe s. n’en crée presque pas.

Le développement des sciences, des métiers, de la manufacture, des villes a besoin d’un vocabulaire particulièrement riche et souvent très spécialisé. On traduit plusieurs ouvrages scientifiques des Romains et des Grecs avec les descriptions de différents phénomènes de la nature et des connaissances humaines. Mais le lexique abstrait des sciences et des lettres présenté dans les ouvrages latins n’existe pas en moyen français. Donc, le traducteur est forcé de forger des mots dont il a besoin pour rendre les notions présentées par les mots latins. Un grand nombre de mots au sens abstrait pénètrent en moyen français grâce aux traductions des langues anciennes et vu le besoin de créer la terminologie scientifique.

 

III. La formation des mots nouveaux.

 

La dérivation suffixale

Ce type de dérivation reste le procédé le plus usité d’enrichissement du vocabulaire.

Le trait particulier de l’époque c’est qu’à côté des anciens suffixes qui restent très productifs, nombre de suffixes d’origine savante pénètre dans la langue. Ces derniers constituent des doublets étymologiques aux suffixes populaires, par ex.: 

Suffixe populaire / suffixe savant

Exemples

 -el / -al

 noël / natal, chatel / capital

 -aison / -ation

 raison / ration

 -ier / -aire      

 adversier / adversaire

 -é / -at

 avoué / advocat

 

En ancien français la plupart des suffixes étaient polysémantiques, par ex., -erie:

profession: archerie – ремесло лучника;

action: balerie – танцы;

lieu: baignerie – купальня;

qualité: bachelerie – легкомыслие;

sens commun: armeürerie – арсенал.

De même, les possibilitées combinatoires des suffixes en ancien français n’étaient limitées non plus:  plusieurs suffixes s’ajoutaient au même thème ce qui créait de longues séries de synonymes dont les nuances de sens étaient peu distinctes: assembleïs, assemblaille, assemblée,  assemblement, assembloison, etc. = réunion.

En moyen français certains suffixes commencent à préciser soit leur sens, soit leur possibilités combinatoires. Ainsi, par exemple, le suffixe -age ne  forme plus que des substantifs; le suffixe -aille restreint son sens et devient seulement péjoratif.

 

La dérivation préfixale

Ce type de dérivation est propre surtout au verbe.

Les préfixes d’origines populaires a-, dé- (dés-), re-, mal- (mau-), me- (mes-) restent productifs: abonter, desrouter, mesofrir, malsain, regaler, etc.

Les préfixes savants sont très usités à l’époque et employés parfois même aux dépens de leurs doublets populaires:

 

Préfixe populaire / préfixe savant

Exemples

 es- (é-) / ex-

 estordre / extorquer

 pour- / pro

 pourmener / promener

 re- / ré-

 reprendre / péter

 em- / in-

 empreindre / imprimer

 des- / dis-      

 desculper / disculper

 

La dérivation régressive

La dérivation régressive à partir du radical verbal est particulièrement productive en moyen français: cri < crier, reguart < reguarder, etc.

 

La  composition

La composition, rare en ancien français, se répand à partir du XIIIe s. pour faire fortune à la Renaissance.

Au moyen français ce mode de dérivation subit certaines modifications dues à la perte de la déclinaison et aux tendances analytiques d’expression des relations entre les mots. Ainsi, la composition par juxtaposition de deux substantifs propre à l’ancien français disparaît (hôtel-Dieu, chef-lieu). Les liens  syntaxiques étant marqués par des prépositions, le procédé «prépositionnel» se généralise pour devenir le mode essentiel de formation des mots composés par subordination: maistre-d’ostel, pot-au-feu, arc-en-ciel, etc.

Le moyen français crée beaucoup de composés à partir du verbe à l’impératif suivi d’un complément. Ce procédé reste productif jusqu’à nos jours: garde-manger, chauffe-lit, etc.

 

2. Les changements sémantiques.

L’extension ou la restriction du sens d’un vocable s’expliquent par de différentes causes linguistiques et extralinguistiques.

Extension de sens: plante (bouture) désigne tous les végétaux, etc.

Restriction de sens: ramoner (nettoyer) se rapporte désormais seulement au nettoyage des cheminées, etc.

 

3. Les emprunts.

La voie d’emprunt la plus importante est à l’époque le latin ce qui vaut à cette époque sa dénomination de période de relatinisation.

Les emprunts au grec souvent par l’intermédiaire du latin ne sont pas nombreux en moyen français: barbare, despote, syncope, symphatie, etc.

Quant aux emprunts aux langues vivantes ce sont en premier lieu les langues romanes où le français de l’époque puise des mots nouveaux se rapportant à la culture, aux produits des pays, à la guerre, etc.: asperge, bastide, cadeau, cigale salade, cap (provençal); citadin, alarme, canon, banque, etc. (italien); laquais, lapin (ibéro-roman).

Une autre chronologie porte sur les emprunts (d’après P. Guiraud): 

 

XI-XII

XIII

XIV

XV

XVI

XVII

XVIII

XIX

Total 

 Allemand

 8

 9

 7

 6

 15

 23

 22

 27

 117

 Anglais

 10

 2

 10

 6

 15

 27

 31

 70

 171

 Italien

 6

 20

 58

 77

 353

 181

 78

 59

 832

 Arabe

 14

 13

 13

 6

 25

 12

 14

 27

 124

 Au total

 38

 44

 88

 95

 408

 243

 145 

 183

 1 244

 

II. Les particularités du vocabulaire du moyen français.

1. Les doublets étymologiques.

Dès le XIIIe s., le latin savant faisait son apparition dans le vocabulaire français, mais, au XIVe s., c’est une véritable invasion de latinismes. C’est à cette époque que nous devons l’apparition des doublets, l’une des manifestations du renouvellement du vocabulaire au moyen âge.

La langue française est issue en grande partie du latin parlé qui s’est peu à peu déformé. Depuis la conquête romaine de la Gaule les mots latins ont petit à petit changé de leur prononciation, par ex., causum a donné chose, le c prononcé k en latin devenant dans un premier temps kch, puis dans un deuxième temps ch. Mais au XIVe s. ce même mot causum est repris au latin pour donner cause. Ainsi, le même étymon latin causum a donné naissance à deux mots en français contemporain: chose et cause, qui sont nommés doublets étymologiques.

Le mot latin d’origine populaire est toujours le plus éloigné, par sa forme, du mot latin classique.

Doublets

 

Mot latin >                 Mot qui en est issu avec                   Mot reconstruit

l’usure du temps                    à partir de la racine latine

                                    (fr. populaire)                          (fr. savant)

augustum            >               août                             auguste

caballariu            >               chevalier                       cavalier

campu                >               champ                          camp

captivum             >               chétif                            captif

fabrica                >                forge                            fabrique               

frigidum              >                froid                             frigide, etc.

 

Il y a eu des cas où le mot latin, donc d’origine savante, reste dans la langue ayant éliminé le mot français d’origine populaire: beneiçon est remplacé par bénédiction, leün cède à légume, etc.

Ainsi, le vocabulaire français présente-t-il, depuis et jusqu’à nos jours le double caractère, à la fois populaire et savant.

Aux doublets dits morphologiques peuvent être rapportés les mots issus de différents cas d’un même mot: copain / compagnon, gars / garçon, etc.

 

2. Les emprunts et la structure phonétique du moyen français.

Notons qu’un petit nombre d’emprunts de l’ancien français n’a pas détruit l’homogénéité de la langue se rapportant le plus souvent aux domaines spécialisés et donc peu connus à la plupart des usagers. Au contraire, un très grand nombre d’emprunts en moyen français a bouleversé la cohérence du système phonétique de la langue, ayant introduit des vocables d’une construction phonétique qui différait tout à fait de celle du vocable français. Par exemple, au cours de son évolution phonétique le français a racourci le mot latin ayant éliminé surtout ses syllabes finales; les voyelles et les consonnes ont disparu dans certaines positions (consonnes intervocaliques, celles de groupes consonantiques, voyelles en hiatus, etc.). Ayant introduit les vocables latins, le moyen français, garde leur aspect phonétique polysyllabique, comportant plusieurs groupes de sons disparus en français depuis l’époque romane: consonnes intervovaliques: collocation (mais louer < locare); voyelles en hiatus: compréhension (mais âge < eage); groupes consonantiques: collection (mais  fait < factum, contestation, mais tête< teste), etc. Le mot polysyllabique a profondément changé le rythme de la phrase française habituée à des mots courts de deux à trois syllabes.

 

3. L’argot.

En moyen français on atteste pour la première fois la différenciation stylistique du langage. Les farces, les miracles, genres très en vogue, représentent la langue des gens simples et abondent en mots populaires, familiers et même argotiques. De cette époque datent les premiers emprunts à l’argot (dupe, fourbe, etc.), et, en particulier, à l’argot des Coquillars ce qui se reflète dans la poésie de François Villon.

Le lexique des Coquillards, employé dans les œuvres de F. Villon, est riche et varié. Voilà quelques mots de leur argot.

Abesse – vol;                                           Cercle – argent;

Accent – crachat (signe du danger);           Dorer – mentir;

Accoler – pendre;                                     Envoyeur – assassin;

Banc –      échafaud;                                 Feuille – bourse;

Benard (< Bernard) – sot, imbécile;           Hôpital, coffre – prison;

Blanchir – tricher, duper;                           Long – adroit;

Breton, rat – voleur;                                  Malade – prisonnier, etc.

 

Questions

 

I. Par quels moyens (synthétiques ou analytiques) sont liés les mots dans le groupes de mots?

Quel est l’ordre des mots qui s’impose dans le groupe de mots en moyen français?

* Pourquoi?

Quel est l’ordre des mots qui s’impose dans la proposition simple en moyen français?

* Pourquoi?

La question comment est-elle posée au moyen français?

Quel type de proposition se répand-il au moyen français? A quoi est due cette extension?

Quelles unités (construcions) syntaxiques latines sont retournées au moyen français? Pourquoi?

Comment se fait la négation en moyen français?

Comment l’influence du latin se ressent-elle dans la sybtaxe du moyen français?

 

II. Quels sont les traits les plus marquants du vocabulaire du moyen français?

Quels sont les résultats de l’enrichissement du vocabulaire pour la ctructure phonétique du mots français?

Quels sont les procédés d’enrichissement du vocabulaire en moyen français?

Quels est le procédé d’enrichissement du vocabulaire le plus productif en moyen français?

Comment les emprunts ont-ils changé l’aspect phonétique du mot français?

Quels genres littéraires ont fourni les premiers mots argotiques? Pourquoi ces gebres?

Pourquoi et comment à la fin du moyen français la structure du vocabulaire de la langue a-t-elle beaucoup changé?

Pourquoi les mots, les affixes savants ont-ils inondé le moyen français? De quelle origine sont-ils et pourquoi cette origine?

Quel est le rôle du moyen français dans la constitution du vocabulaire du français moderne?

Qu’est-ce qui diffère le mot savant du mot populaire?

Pourquoi en moyen français pénètrent beaucoup de mots au sens abstrait?

 

Devoirs

1. Définissez: Un mot savant, étymon, un doublet étymologique, l’argot, la dérivation (suffixale, préfixale, régressive), la composition, l’emprunt, relatiniser (le français).

 

Commentez l’idée suivante: «Le français se répand de plus en plus en France et gagne des positions réservées naguère au latin, mais celui-ci prend sa revanche en envahissant la langue victorieuse».

Cconsidérons la paire -ation / -aison.

En ancien français le suffixe latin très productif –tion(em), -ation(em) s’est tranformé en -aison à la suite des processus phonétiques: venationem > veneison, combinationem > combinaison, etc. Ce même suffixe pénètre la deuxième fois dans la langue française aux XIV e – XV e ss. avec les mots latins, mais cette fois en gardant sa forme phonétique originelle (=latine): citation, fédération, etc. Trouvez dans le dictionnaire étymologique d’autres exemples avec cette paire -ation / -aison.

Expliquez les processus phonétiques qui ont éloigné le suffixe savant de son doublet populaire: 

Suffixe populaire / suffixe savant

Exemples

 -el / -al

 noël / natal, chatel / capital

 -aison / -ation

 raison / ration

 -ier / -aire      

 adversier / adversaire

 -é / -at

 avoué / advocat

 

Expliquez les processus phonétiques qui ont éloigné le préfixe savant de son doublet populaire: 

Préfixe populaire / préfixe savant

Exemples

 es- (é-) / ex-

 estordre / extorquer

 pour- / pro

 pourmener / promener

 re- / ré-

 reprendre / péter

 em- / in-

 empreindre / imprimer

 des- / dis-      

 desculper / disculper

 

Etudiez les séries:

hospitalem (de hospitis, celui qui reçoit des autres) / hôtel;

fragilem (de fragilis, cassant) / frêle (qui manque de force), etc.

auscultare écouter / ausculter

L’aspect phonétique de ces mots: quels sont les groupes de consonnes et voyelles qui ont été éliminés au cours de l’évolution phonétique?

le sens abstrait / concret

Dans ces paires de mots lesquels ont un sens plus abstrait / concret ? les mots savants / populaires