LE GALLO-ROMAN: LES CHANGEMENTS PHONETIQUES
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LE GALLO-ROMAN: LES CHANGEMENTS PHONETIQUES

 

L’objectif d’étude

Apprendre les particularités phonétiques du gallo-roman

 

L’apprenant doit savoir donner la définition des termes suivants: un changement paradigmatique / syntagmatique, l’accent mélodique, l’accent dynamique, une opposition phonologique, une position faible des consonnes (initiale, finale, intervocalique), une position faible des voyelles (non accentuée), une  diphtongue, la diphtongaison spontanée / conditionnée (combinatoire), la réduction (partielle, complète), la sonorisation / l’assourdissement, un groupe vocalique / consonantique primaire / secondaire, un son accessoire (d’appui), la palatalisation (la mouillure), une affriquée, la métathèse, la prothèse, l’épenthèse, l’assimilation / la dissimilation.

 

L’apprenant doit savoir:

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des voyelles

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des consonnes

 

L’apprenant doit savoir faire:

Analyser les mutations phonétiques du gallo-roman

Expliquer les causes des transformations phonétiques survenues en gallo-roman

Analyser les aboutissements morphologiques des changements phonétiques

Etablir les relations structurales entre les changements tenant compte de leur caractère systhématique

Déterminer les origines (celtiques, germaniques) des transformations phonétiques

 

Le plan

I. Le développement de l’accentuation dynamique.

II. Les changements vocaliques.

1. Les changements paradigmatiques des voyelles.

2. Les changements syntagmatique des voyelles.

III. Les changements consonantiques.

1. Les changements paradigmatiques des consonnes.

2. Les changements syntagmatique des consonnes.

IV. L’évolution des voyelles et des consonnes depuis le latin classique.

 

I. Le développement de l’accentuation dynamique.

Rappelons quel’accent mélodique du latin classique a été remplacé par l’accent dynamique (tonique, = de force, = d’intensité) déjà en latin vulgaire.

Les Francs (peuple germanique) donnent au gallo-roman de nouvelles tendances phonétiques en raison de leur accent nordique et de leur système vocalique. Les habitudes articulatoires des Francs les portent à prononcer les voyelles romanes beaucoup plus fortement que ne le font les populations autochtones (les Gallo-Romains). Ainsi quelques nouvelles diphtongues se sont formées dans le gallo-roman (la deuxième diphtongaison).

L’accent dynamique a influencé la structure phonétique du mot roman: les syllabes non accentuées s’affaiblissent (réduction partielle) et peuvent, plus tard, s’effacer complètement (réduction complète). Ainsi le volume du mot vulgaire et gallo-roman diminue par rapport à celui du latin classique – le mot devient plus court: asīnum (latin classique, 3 syllabes) > âsne (ancien français, 2 syllabes) > âne (français moderne, 1 syllabe).

Le plus souvent la réduction complète se produit à la fin du mot (trait du langage parlé) et concerne avant tout les mots-outils: quomodo > comme˜. Ainsi, le chagement du type d’accent a-t-il contribué, via la réduction des voyelles finales (=flexionnelles), à maintenir la tendance à la réduction des cas en effaçant les distinctions flexionnelles entre les formes casuelles du mot latin. Ce fait confirme la thèse que la langue est un système: un changement d’ordre phonétique entraîne un autre d’ordre morphologique.

 

II. Les changements vocaliques.

 

1. Les changements paradigmatiques des voyelles.

Quant aux voyelles, leur développement dépend de leur accentuation, du type de syllabe et de leur place dans le mot.  Le voisinage consonantique et vocalique est aussi important. 

Les principaux changements paradigmatiques des voyelles sont les suivants:

– l’achèvement de la constitution de la nouvelle opposition phonologique qualitative «voyelle ouverte / voyelle fermée»;

– la formation des nouvelles  diphtongues spontanées: la «deuxième» diphtongaison;

– la formation des diphtongues dites conditionnées;

– le déplacement de l’articulation en avant;

– le dévéloppement de la nasalisation.

 

L’achèvement de la constitution de la nouvelle opposition phonologique qualitative «voyelle ouverte / voyelle fermée»

Rappelons que dans le système vocalique du latin vulgaire l’opposition qualitative des voyelles («voyelle ouverte / voyelle fermée») succède à l’opposition quantitative («voyelle brève / voyelle longue») du latin classique. En gallo-roman dans leur ensemble les voyelles longues deviennent fermées, les voyelles brèves deviennent ouvertes et depuis ce temps-là les voyelles s’opposent définitivement par cette nouvelle caractériqtique différentielle «ouverture / fermeture». Ainsi, s’est-il créé une nouvelle opposition phonologique d’ordre qualitative «ouverture / fermeture» qui a remplacé l’ancienne opposition phonologique latine d’ordre quantitative «brièveté / longueur».

 

La formation des nouvelles diphtongues spontanées: la «deuxième» diphtongaison

Rappelons qu’en latin vulgaire les diphtongues dites spontanées se sont déjà formées à partir de deux voyelles libres  accentuées ouvertes ę et :

ę [ > ęę > ẹę > ié                :  cathédra > chare

[ > o¸ o¸> > uó > ué :   nóve > nf > nuef

En gallo-roman il s’est produit la deuxième diphtongaison (VIe – VIIIe ss.) qui touche les mêmes voyelles mais fermées qui ont passé respectivement aux diphtongues éi ( > oi ) et óu ( > eu):   

[  > ẹ ẹ  > i > éi > oi :       mé > méi  > moi

[ > > ọu > óu > eu:       flóres > flóurs > fleur

 

La formation des diphtongues dites conditionnées

Au VIIe s. apparaissent plusieurs diphtongues dites conditionnées (ou combinatoires).

La formation des diphtongues conditionnées (ou combinatoires) est due à l’influence des sons voisins. Les voyellesles plus fermées ī et  ū ne sont pas atteintes par la diphtongaison: lībra > livre, mūrum > mur.

Quatre sources ont fourni au français des diphtongues conditionnées:

 

A. La palatalisation de k et g en position intervocalique devant a, et aussi en position devant une autre consonne: plaga > plaje > plaie, lactu > lait.

 

B. La palatalisation de k et g devant e. A la suite de cette mutation se dégage un j: cáru > chiér, manducáre > manugare > mandgiér.

 

C. Les consonnes nasales n et m transforment les voyelles précèdentes en diphtongues conditionnées nasalisées:

 

Combinaisons de sons

Diphtongues nasalisées

Exemples

 a + n, m

 ãĩn, ãĩm 

 manum > mãĩn; pane  > pãĩ

 e + n, m

 iẽn, iẽm 

 venit > viẽnt

 

 

N. B. Les diphtongues ne se forment pas dans une syllabe fermée: dente > dnt, lentu > lnt.

D. La vocalisation de l en u devant une consonne, suivie de la fusion de u avec une voyelle précédente:

l + consonne > u + consonne : alba > aube, calidu > chaud.

Les causes de la diphtongaison restent inconnues. Il existe plusieurs théories à ce sujet. Ainsi, G. Ascoli l’attribue à l’influence du substrat celtique. Selon certains romanistes (tels И. М. Тронский, P. Verrier) la diphtongaison aurait été causée par des faits de l’accentuation latine. Les structuralistes (tels A. G. Haudricourt et A. G. Juilland et d’autres) recherchent les causes de la diphtongaison dans les facteurs internes du développement du phonétisme français. Ces savants estiment que dans les deux nouvelles séries des voyelles gallo-romanes ę ẹ et o¸ ọ les voyelles auraient été très peu différenciées et la langue aurait réagi par une diphtongaison pour éviter la confusion possible des phonèmes.

W. von Wartburg, H. Brinkmann, Th. Frigs, A. Dauzat expliquent la diphtongaison française par l’influence immédiate des parlers germaniques (surtout francs). Selon eux c’est le très fort accent tonique des parlers francs qui aurait provoqué l’allongement et puis la diphtogaison des voyelles. Pourtant, on ne saurait nier que les premiers exemples de la diphtongaison datent de bien avant l’invasion franque, comme le démontre, par exemple, G. Straka.

 

Le déplacement de l’articulation en avant

En gallo-roman cette transformation a touché deux voyelles – ū et a.

Tonique ou atone, libre ou entravé, ū passe en [y]: nūdu > nu, jūrare > jurer (la mouillure).

L’origine et la chronologie de cette altération sont très discutées, sans aboutir à une solution unique. A.Dauzat et M.Cohen l’attribuent à l’influence germanique, d’autres linguistes y trouvent les effets de l’influence celtique. Les structuralistes (H.Lübke, A.G.Haudricourt, A.G.Juillard) supposent que le passage ū > y est un processus qui se produit conformément aux lois propres à la langue française (développement spontané).

Le développement de la voyelle a est conditionné par le caractère de la syllabe: dans une syllabe ouverte a tonique (accentuée) passe à e, c’est-à-dire, son articulation se déplace en avant de la cavité buccale: fràtre > frère, etc.  Dans une syllabe fermée a reste sans changements: arbore > arbre. Il faut aussi tenir compte de l’entourage consonantique: devant une nasale a > ai (diphtongaison conditionnée): manu > main; après une palatale  a > ie: caput > chief AF > chef  FM.

L’évolution de à[ > e  est un des principaux critères pour différencier le français du provençal où a subsiste sans changement: chanter, porter (français) « kanta, portar (provençal).

 

Le développement de la nasalisation

C’est surtout en ancien français que les voyelles commenceront à se nasaliser avec intensité devant n et m. Mais les débuts de ce phénomène remontent à l’époque du gallo-roman et même plus tôt – en latin vulgaire, où les voyelles a et e commencent à se prononcer avec une légère nuance nasale: tantu > tãnt, plena >  plin.

 

2. Les changements syntagmatique des voyelles.

La réduction partielle ou complète dans les positions faibles se poursuit toujours: càlida > calda, dorm(i)tórium, nullum > nul, mittere > mettre.

Les conséquences de cette réduction pour le phonétisme du français naissant sont importantes: il s’agit du racourcissement progressif du mot, et pour la morphologie, car elle contribue à la déchéance des flexions, donc, du système casuelle.

 

III. Les changements consonantiques.

Quant aux consonnes, leur développement dépend avant tout de leur position dans le mot; le voisinage des consonnes et des voyelles est aussi important (voir les positions fortes et faibles des consonnes). 

 

1. Les changements paradigmatiques des consonnes.

Les changements paradigmatiques les plus importants sont les suivants:

– le développement de la palatalisation – la formation des affriquées;

– la formation des consonnes interdentales;

– l’apparition des nouvelles consonnes d’origine germaniques w et h.

 

Le développement de la palatalisation – la formation des affriquées

La palatalisation (mouillure des consonnes) est la principale modification de l’évolution des consonnes parce qu’elle a abouti à la formation des nouveaux phonèmes appelés affriqués.

Les affriquées sont des consonnes complexes. Des quatre affriquées gallo-romanes deux sont sonores [dz, dg]  et deux sont sourdes [ts, tƒ].

Il est à noter que la palatalisation se développe depuis le latin parlé (IIe –Ve ss.) et s’accentue en gallo-roman (Ve – VIIIe ss.).

 

Palatalisation

(mouillure)

 

Formation des affriquées (vers VIII s.)

 k+i, e > k' 

 [ts]

 centum [k’entu]

 cent  [tsent]

 k+a  >  k’

 []

 Karolus [k’arolus]

 Charles [tƒarle]

  g+e, i, ag’

 [dj]

 gardinu   [g'ardin]

 jardin  [djardin]

 argilla  [arg' illa]

 argille [ardjile]

 d+e

 [dz]

 (duo)decim

 douze [d(o)udze]

 d+i, b+i, n+i

 [dj]

 rabia [rab’a]

 rage  [radje]

 somnium [somn'iym]

 songe [sondje]

 p+i

 []

 hapia [hap’ ia]

 hache [hatƒe]

 l+i, e

 [l’]

 filia [fil’ ia]

 fille [fil’e]

 n+i, e

 [n’]

 vinea [vin’ ia]

 vigne [vin’e]

 

L’orthographe n’a pas toujours suivi le changement de la prononciation: les lettres latines g et c qui en latin classique marquent respectivement les sons [g] et [k], en gallo-roman servent à marquer les sons affriqués [dj] et [ts]. Mais parfois l’écriture tâche de rendre plus fidèlement la prononciation: Karolus [k’arolus] > Charles [arle].

Les causes de la palatalisation ne sont pas claires. Certains savants cherchent à expliquer la palatalisation par l’influence celtique (Ph. A. Becker), d’autres, par l’influence germanique (F. Diez, A. Dauzat). Les recherches faites par K. Ringenson lui ont permis de venir à la conclusion que la palatalisation serait propre à la langue française de toutes les époques se produisant sans aucune influence du substrat germanique. A. G. Haudricourt et A. G. Juilland donnent une explication structurale de la palatalisation, en se basant uniquement sur des faits internes du développement linguistique.

 

La formation des consonnes  interdentales

 Il s’est formé en gallo-roman deux consonnes interdentales (à la suite de l’affaiblissement des consonnes d, t, dans les positions fables – intervocalique et finale) đ et θ: vita > vida> viđa> via; amat[amat] > amet [ameθ].

 

L’apparition des nouvelles consonnes d’origine germaniques h et w

Le système phonologique du gallo-roman s’enrichit à l’époque de deux consonnes d’origine germanique: h et w.

Rappelons que le h latin a disparu depuis le IIe s. de n. ère: homo > omo.

Un autre h, du superstrat germanique, est adopté dans la prononciation des Gallo-Romains vers le Ve s.: hanka  > hanche.

La pronociation du h germanique comme un souffle a survécu jusqu’aux XVe – XVIe ss. et subsiste encore de nos jours dans les dialectes de l’est et du Midi. En français littéraire il n’en reste que l’interdiction de la liaison devant le h aspiré.

Le w germanique ne se rencontre qu’en position forte à l’initiale du mot: *werre > guerre, Wilihelm > Guillelme > Guillaume, *want > gant.

 

2. Les changements syntagmatique des consonnes.

Parmi les changements syntagmatiques les plus importants sont:

– la réduction et la chute des consonnes dans les positions faibles;

– l’introduction des consonnes accessoires (dites d’appui);

– l’assimilation / la dissimilation;

– la métathèse.

 

La réduction et la chute des consonnes dans les positions faibles

La réduction(partielle ou complète) se produit dans les positions faibles: intervocalique (A), devant une autre consonne (B), à la fin du mot (C). Rappelons qu’en position forte les consonnes subsistent, à quelques rares exceptions.

 

A. Dans la position intervocalique les consonnes sourdes deviennent sonores (réduction partielle):

 

 p > b

 ripa >  riba

 t > d

 vita > vida

 s > z

 rosa >  rose

 b > v

 (h)abere > aveir

 

Très souvent le processus ne s’arrête pas là et les consonnes intervocaliques deviennent  sujets à la réduction complète: focum > fuo„u > feu,  habeo >*ai„o >ai.

 

B. Dans le groupe consonantique. Cette réduction concerne avant tout les consonnes doubles identiques (géminées): vellit > ve„ lit. Dans le groupe de deux consonnes la réduction se fait au détriment de la première consonne: mensa > me „sa. Dans le groupe de trois consonnes la réduction se fait au détriment de la consonne médiane: comp(u)tare > com„ter, dormitorium >*dormtorui >dor„toir.

Avant de disparaître les consonnes subissent une réduction partielle (en forme de sonorisation ou d’assourdissement, par ex.): *eclesia > église.

Cette simplification des groupes consonantiques représente la tendance essentielle de l’époque: septem > se„te > se„( > sept reconstitué plus tard par les grammairiens).

L’aboutissement de la consonne en une voyelle n’est pas rare à l’époque et est appelé la vocalisation: fructu > fruit,  nocte > nuit.

La réduction des groupes consonantiques représente l’une des tendances phonétiques les plus stables dans l’histoire du français et joue un rôle considérable dans la constitution de la syllabe type du français, la syllabe ouverte. La tendance à la syllabe ouverte se manifeste donc depuis le latin vulgaire et atteint son comble vers l’époque de la stabilisation du français en tant que langue nationale (XVIe s.).

 

C. A la fin de mots les consonnes:

– se réduisent partiellement (en particulier s’assourdissent, s’il s’agit d’une consonne sonore);

– se réduisent complètement:  septem > septe „.

Les consonnes sonores à la fin des mots deviennent sourdes: largu > larc, grande > grant; et même disparaissent: clave > clef > clé„(assourdissement > disparition de la consonne finale assourdie).

 

L’introduction des consonnes accessoires (dites d’appui)

Le plus souvent elles sont épenthétiques et apparaissent dans les groupes consonantiques secondaires (ceux qui se sont formés à la suite des réductions vocaliques) pour faciliter la prononciation:

 

Consonne épenthétique

Combinaisons de consonnes

Exemples

t

sr > str

 *ess(e)re > estre (> être) 

b

mr > mbr

 cam(e)ra > chambre 

d

lr > ldr

 *vol(e)raio > voldrai ( > voudrai)

 

L’assimilation / la dissimilation

Ces processus débutés en latin vulgaire se poursuivent.

La dissimilation est un processus qui de deux phonèmes identiques, se trouvant même à distance fait deux sons différents: terebra non telebra.

L’assimilation: cognosco > *connosco > conosco ( > connaître), hominem > homne > homme. L’assimilation partielle (qui ne s’est pas encore acheveé) est l’assourdissement d’une consonne: plebs non pleps.

 

La métathèse

La métathèse, le déplacement des sons ou même des syllabes: scintilla > stincilla > étincellecupreum > cuivre.

 

IV. L’évolution des voyelles et des consonnes depuis le latin classique.

 

L’évolution des voyelles depuis le latin classique

 

 LCl:          ă   ā      ě       ē     ǐ       ī        ǒ         ō   ǔ     ū        ae     oe      au

                     \/        |          \/          |          |          \ /        |         |         |        |

 GR:              a        ę         ẹ           i       o¸          ọ         u        ę        ẹ       o

 

L’évolution des consonnes depuis le latin classique

 

 LCl:   p     t          k          b         d           g     f       s       l       r    m     n       h 

           |     /\        /  |  \       |        / |  \        /\     |       /\       /\      |     |       /\       |

 GR:   p   t   q   k   tƒ  ts   b    d  dz  đ    g  dj   f     s  z   l    l’   r   m    n  n’   „   h   w

 

 

Questions ( * - questions demandant des reflexions)

 

I. 1. Quel est le type d’accentuation gallo-roman?

L’influence du superstrat germanique, a-t-elle renforcé ou affaibli l’accentuation dynamique du latin vulgaire?

Quels sont les aboutissements morphologiques de l’accentuation dynamque?

 

II. 1. Quels sont les principaux changements paradigmatiques des voyelles?

Quelle est la nouvelle opposition phonologique qui s’est constituée dans le vocalisme du gallo-roman?

Les voyelles longues latines, en quelles voyelles «gallo-romanes» se sont-elles transformées?

Les voyelles brèves latines, en quelles voyelles «gallo-romanes» se sont-elles transformées?

Quelles sont les voyelles touchées par la deuxième diphtongaison?

* Quelles sont les conditions nécessaires et obligatoires pour que la diphtongaison spontanée ait lieu?

Dans quelles conditions se produit la diphtongaison conditionnée (combinatoire)?

* Par quoi la deuxième diphtongaison diffère-t-elle de la première?

* Qu’ont-elles de commun?

A quoi les linguistes attribuent-ils la diphtongaison?

Quelles sont les voyelles dont l’articulation s’est déplacée en avant?

Quel est le nouveau phonème qui s’est formé à la suite de la mouillure du u latin?

* A quoi serait dû ce déplacement?

* Est-ce que le déplacement en avant  de a s’est produit sur tout le territoire gallo-roman? *Pourquoi?

 

2. Quels sont les principaux changements syntagmatiques des voyelles?

Quelles sont les aboutissements morphologiques de la réduction des voyelles à la fin du mot?

 

III. 1. Quels sont les principaux changements paradigmatiques des consonnes?

A quoi les linguistes attribuent-ils la palatalisation?

Quelles sont les nouvelles consonnes qui ont apparu à la suite de la palatalisation?

* Le français moderne possède-t-il des consonnes affriquées? Quelles langues romanes en possèdent?

Les consonnes interdentales se sont-elles conservées jusqu’à nos jours? * Pourquoi?

Le gallo-roman, a-t-il emprunté des consonnes «étrangères»? Quelles sont ces consonnes? Se sont-elles gardées jusqu’à nos jours?

* Comment peut-on deviner l’origine germanique de certains mots en français moderne?

 

2. Quels sont les principaux changements syntagmatiques des consonnes?

* Quelles sont les aboutissements morphologiques de la réduction des consonnes finales?

 

IV. Le système vocalique du gallo-roman s’est-il enrichi ou appauvri par rapport à celui du latin classique?

Le système consonantique du gallo-roman s’est-il enrichi ou appauvri par rapport à celui du latin classique?

* Quels sont les changements phonétiques qui seraient attribués au substrat celtique?

* Quels sont les changements phonétiques qui seraient dus au superstrat germanique?

Quels sont les sons qui n’existent plus en français moderne?

 

 

Devoirs 

1. Définissez:un changement paradigmatique / syntagmatique, l’accent mélodique, l’accent dynamique, une opposition phonologique, une position faible des consonnes (initiale, finale, intervocalique), une position faible des voyelles (non accentuée), une  diphtongue, la diphtongaison spontanée / conditionnée (combinatoire), la réduction (partielle, complète), la sonorisation / l’assourdissement, un groupe vocalique / consonantique primaire / secondaire, un son accessoire (d’appui), la palatalisation (la mouillure), une affriquée, la métathèse, la prothèse, l’épenthèse, l’assimilation / la dissimilation. 

2. Nommez les mutations phonétiques qui sont caractéristiques seulement au gallo-roman et celles qui représentent l’évolution des transformations débutées en latin vulgaire; celles qui se sont achevées en gallo-roman et celles qui vont encore évoluer. 

3. Précisez les origines (latines, celtiques, germaniques) des changements survenus ou se déroulant à cette époque. 

4. Expliquez la différence entre une diphtongue spontanée et une diphtongue conditionnée (voir II. 1.). 

5.  Décrivez le processus de la formation des diphtongues.

[  > ẹ ẹ  > i > éi :    

[ > > ọu > óu:     

Expliquez quelles sont les mutations phonétiques qui y ont eu lieu. (voir II. 1.). 

6. Etudiez l’exemple suivant et dites quelle est cette transformation: parlàre > parler, parlàtis > parlez, parlàtu > parlé, parlàrunt > parlèrent (voir II. 1.). 

7. Etudiez les mots suivants et nommez les processus phonétiques qui y ont eu lieu.

 

Processus

Exemples

 1

 Réduction des voyelles non accentuées

A

 Theophilus > Izophilus

 brattea > brattia

 lancea > lancia

 balteus > baltius

 linteum > lintium

 2

 Nasalisation

B

 formica > furmica

 3

 Assimilation

C

 musivum > museum

 avus > aus

 favilla > failla

 pavor > paor

 4

 Fermeture des voyelles longues

D

 scintilla > stincilla

 5

 Métathèse

E

 pancarpus > parcarpus

 

 Réduction complète des consonnes intervocalques

 

 digitus > dicitus

 plebs > pleps

 6

 Réduction partielle des consonnes intervocalques

F

 bravium > brabium

 debere > deveir

 

 Réduction des groupes consonantiques

G

 calida > calda

 orbis > orbs

 stabulum > stablum

 tribula > tribla

 7

 Réduction partielle (assourdissement)

H

 occasio > occansio

 8

 Sons accessoires

I

 terebra > telebra

 9

 Palatalisation

J

 auctoritas > autoritas

 10

 Dissimilation

K

 frustum > frustrum

Dans quelles positions ont eu lieu ces transformation – fortes ou faibles? Précisez chaque fois ces positions (accentuée, non accentuée, initiale, finale, intervocalique, devant une consonne, etc.)

8. Dans chacun des mots ci-dessous il s’est produit deux ou trois mutations. Trouvez-les et expliquez-les:

figulus > figel

lanius > laneo

botruus > butro

obstetrix > opsetris

capitulum > capiclum

caballumcheval 

9. Expliquez les transformations suivantes

ripa >  riba > riue [riwe]  >  rive  [ rivэ]

pacare >  pagare >  pajar  [pag ar] >  payer 

10. Etudiez la mutaion de la consonne intervocalique t. Son évolution passe par plusieurs étapes:

– la consonne sourde passe à la consonne sonore (au IVe s.) t > d: vita > vida;

– la consonne sonore d passe à la consonne interdentale (au VIIIe s.) d >đ : vida> viđa;

– l’interdentale đ disparaît à la fin du XI e s.: viđa> via.

Les processus linguistiques sont-ils lents? Combien de siècles (périodes) a duré cette évolution? 

11. De quelle origine sont les mots suivants: hache, haïr, heurter, hareng? Quel élément phonétique aide à déterminer l’origine des ces mots? (voir III. 1.).