Travaux dirigés
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Travaux dirigés

 

L’antonymie 

Les deux mots sont en relation d’antonymie si on peut exhiber une symétrie de leurs traits sémantiques par raport à un axe. La symétrie peut se décliner de différentes manières,selon la nature de son support. On distingue plusieurs supports qui sont autant de type d’antonymie: antonymie complémentaire et antonymie scalaire.

L’antonymie complémentaire concerne les couples tels que ‘pair’ ||| ‘impair’, ‘présence’ ||| ‘absence’, ‘existence’ ||| ‘inexistence’.

 

Il est présent?

il n’est pas absent?

il est absent?

il n’est pas présent?

il n’est pas absent

il est présent

il n’est pas présent

il est absent                                         

 

Sur le plan de symétrie, l’antonymie complémentaire présente deux types de symétrie:

  • Une symétrie de valeurs dans un système à deux valeurs seulement, comme dans l’exemple précédent.
  • Une symétrie par rapport à l’application d’une propriété: le ‘noir‘ est l’absence de couleur, il est donc ‘opposé’ à toute couleur, et à toute combinaison de couleurs.

Les antonymes scalaires (ou gradables) concernent les systèmes échelonnés comme la taille (‘grand’||| ‘petit’) ou la température (‘chaud’||| ‘froid’). La symétrie se réalise par rapport à une valeur de référence du système qui n’est pas toujours représentée par un mot. Par exemple, pour ‘grand’||| ‘petit’, nous avons:

 

Cet homme est grand?

Cet homme est petit?

Cet homme n’est pas grand?

 

Cet homme n’est pas petit

Cet homme n’est pas grand

Cet homme est petit

Cet homme est de taille moyenne

Cet homme n’est pas petit?

 

Cet homme est grand

Cet homme est de taille moyenne            

 

Cet homme est ‘ni grand ni petit’ qui désigne en général la taille moyenne, mais qui ne signifie pas dans le cas présent (comme dans le cas de ‘vivant ||| ‘mort’) que la propriété ne s’applique pas. C’est simplement qui’il existe ici une «valeur neutre» à partir de laquelle les autres s’échelonnent.

L’usage de termes gradables implique toujours une évaluation et donc une comparaison. Celle-ci peut être explicite: «Jeean est plus petit/grand que Pierre». «Il avance/recule» (le terme moyen étant «immobile» (On peut remarquer que le neutre d’un type d’antonymie peut être opposable dans une autre antonymie. Ici, par exemple, ‘mobile’||| ‘immobile’). Elle peut aussi être implicite et renvoyer à des normes facilement admises par l’individu ou la communauté à laquelle il appartient: «Il fait chaud» dit par un habitant d’un pays équatorial ne renverra pas  à la même idée de chaleur (donc à la même valeur de référence) qu’un habitant des fiords de Norvège.

 

L’antonymie duale

Les antonymes duals correspondent au troisième type de symétrie, celui que l’usage et la nature même des objets peuvent introduire. Ils sont composés de deux sous-familles: les antonymes conversifs et les duals propres.

On appelle conversifs (ou réciproques) les couples comme ‘acheter’||| vendre’, ‘prêter’||| emprunter’, ‘mari’||| ‘femme’, ‘avant’|||’après’, ‘père’||| ‘fils’. De nombreux linguistes ne les considèrent pas comme des antonymes.

Les duals propres sont une notion d’antonymie qui est introduite pour rendre compte d’un effet particulier de mise en relation de termes où la symétrie porte cette fois-ci sur des fonctions culturelles (symétrie conscrée par l’usage) et spatio-temporeilles (propriétés particulières de l’espace-temps). L’antonyme dual d’un mot est le pendant de celui-ci. Les duals sont des mots que la culture associe comme ‘soleil’ ||| ‘lune’, ou qui ne vont pas, à priori, l’un sans l’autre comme ‘question||| ‘réponse’ ou alors sont l’expression d’une antonymie temporelle i.e. qui exprime le passage d’un état  à un autre comme ‘naissance’||| ‘décès’. Dans ce troisième cas, on peut remarquer que ces deux événenements marquent le passage entre deux antonymes complémentaires (‘inexistence’|||’existence’ dans le cas de ‘naissance||| ‘décès’ ou bien ‘présence||| ‘absence’ dans le cas de ‘départ’||| ‘arrivée’). L’antonymie duale propre prèsente naturellement une symétrie qui n’est pas relevée dans l’échange des places d’argument puisqu’il s’agit de prédicats unaires. Elle exprime  le fait que si l’un des deux prédicats est vrai, il existe une valeur pour lequel l’autre l’est aussi nécessairement.  

Antonymie. Encyclopédie libre.