Travaux pratiques
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Travaux pratiques

 

Devoirs

 

1. Rédigez une fiche lexicologique

a. A partir de l’article du dictionnaire Le Petit Robert, rédigez une fiche sur le mot comique, en donnant les renseignements suivant: 1.Date d’appaartion du mot en français; 2. Étymologie, 3. Classes grammaticales du mot; 4. Domaines d’emploi; 5. Classement des sens selon les différents domaines (définitons, synonymes, antonymes); 6. Extension du sens (valeur la plus large du mot).

 

b. Voici, pour un même mot, deux défnintions tirées de dictionnaires différents mais contemporains; à partir de ces informations, rédigez une définition personnelle mais objective que vous illustrerez d’exemples inventés ou tirés de vos lectures; vous indiquerez dans ce dernier cas le nom de l’oeuvre citée et de son auteur.

 

BLOUSE (bluz) n. F. (1788; o. I., mot germ.) 1. Vêtement de travail que l’on met par-dessus les autres pour les protéger. V. Bourgeron, sarrau, tablier. Au XIX s., les ouvriers étaient vêtus de blouses. Blouse de paysan. Blouse blanche de chirurgien. 2. Par ext. Chemisier de femme, large du bas, prté vague ou serré dans une ceinture. V. Chemisier, corsage. Blouse de soie. HOM. Blues Le Petit Robert

 

BLOUSE (bluz) n. f. Vêtement de dessus, en toile ou en cotonnade, large et flottant. / Corsage léger. Le Petit Larousse illustré

 

2. Comparez les deux définitions ci-dessus de manière à noter les points communs et les différences. Quel est celui des deux dictionnaires qui procède par analogie?

 

3. Les mots «vieillissent» et changent alors de sens; ainsi, le verbe dévisager, a signifié  «défigurer, déchirer le visage» («… ces prudes sauvages / dont l’honneur est armée de griffes et de dents / Et veut au moindre mot dévisager les gens», Molière, Tartuffe) avant de prendre son sens actuel de «regarder au visage, avec insista     nce ou effronterie»; pouvez-vous citer des temes qui ont connu la même évolution? Aidez-vous du dictionnaire Le Petit Robert.

 

4. Le Petit Robert donne le tableau de nombreux signes et abréviations. En voici quelques unes. Que signifient-elles?

Adv., arg., cf., d’apr., dial., fam., hom., ibid., id., litt., par anal., péj., pop., préf., prov., rad., suff., vx.

 

5. Repérez dans le Petit Robert plusieurs sens au mot baroque. Indiquez plusieurs domaines d’emploi de cette notion.

 

6. Trouvez dans le Petit Robert un antonyme pour chacun des mots suivants: dissonance, fécondité, contraste, bizarrerie, disconrdance, mouvement.

 

7. Le mot anthropophage est d’origine savante. Comment est-il formé? Trouvez dans le dictionnaire dix mots formés avec anthropo- et définissez-les brièvement.

Faites le même travail sur cinq mots formés avec -phage.

 

Devoirs

  1. Quel est le type de dictionnaire où l’on peut trouver des renseignements sur les phraséologismes?
  2. Lisez la préface du dictionnaire russe-français de Matousevitch et faites un commentaire.
  3. Prouvez que le dictionnaire russe-français de Scherba La une valeur scientifique et pratique.
  4. Caractérisez la structure d’un article du dictionnaire de Ganchina.
  5. Parlez des principes basés dans le dictionnaire Petit Robert.
  6. Quels sont les buts des dictionnaires encyclopédiques?
  7. Donnez la description de l’article «air» dans le Petit Robert.    

 

Les instruments de travail

Toute personne qui se pose une question sur la langue dispose d’ouvrages susceptibles de la renseigner: les dictionnaires et les grammaires. Ces livres font partie de notre expérience de la langue et sont familiers à chacun depuis le début de sa scolarité. Grammaires et dictionnaires existent depuis des siècles et sont les premières manifestations d’une réflexion sur la langue qui n’a pas attendu la linguistique pour s’exercer. La consultation de ces ouvrages n’exige aucune connaissance théorique préalable, contrairement à la lecture d’une description linguistique de la syntaxe ou du lexique d’une langue; c’est pour cette raison qu’on les propose ici comme instruments de travail, invitant l’apprenti linguiste à se familiariser avec leur manipulation.

Grammaires et dictionnaires ont un point commun: ce sont des ouvrages de consultation et non des traités spéculatifs sur le vocabulaire. On y a recours quend on s’interroge sur un point précis (par exemple: que signifie exactement tel mot?). Dans les dictionnaires, le repérage est facile, grâce à l’ordre alphabétique.

Les deux types d’ouvrages comportent également toujours une préface, dans laquelle les auteurs s’expliquent sur la façon dont ils ont conçu leur livre, la terminologie et les abréviations employées. Il est important delire ces préliminaires, qui constituent le «mode d’emploi» de l’ouvrage.

Grammaires et dictionnaires sont complémentaires. Un dictionnaire fournit un inventaire des unités lexicales d’une langue. Les dictionnaires comportent très souvent des informations sur la construction des mots. Tout article indique par exemple la catégorie grammaticale du mot défini (nom, verbe) et, pour un mot susceptible d’appartenir à plusieurs catégories, les définitions sont regroupées en rubriques distinctes.

On peut donc trouver dans un dictionnaire des renseignements sur la combinaison des unités lexicales, sans compter les renseignements implicitement fournis par les exemples qui illustrent chaque définition.

On aura donce recours à un dictionnaire ou à une grammaire selon le type d’information qu’on cherche.

Il existe des ouvrages qui développent longuement une réflexion sur les différents types de dictionnaires. Je me contenterai d’un exemple: les articles consacrés au mot voile dans deux dictionnaires couramment utilisés aujourd’hui: le Petit Robert et le Dictionnaire du français contemporain. Ces deux dictionnaires ont été choisis d’une part parce qu’ils sont comparables: sortis la même année, ils ont à peu près le même volume et s’adressent sensiblement au même public. D’autre part, ils sont très différents dans leur conception, l’un (PR) prenant le relais à la lexicographie traditionnelle, l’autre (DFC) cherchant à mettre en application les méthodes linguistiques.

A partir des deux articles proposés, on essaiera de voir 1) quelles sont les informations que peut apporter un dictionnaire, et comment elles varient d’un ouvrage à l’autre, 2) comment sont résentés les sens du mot dans les deux ouvrages.

 

1. Les informations contenues dans un article 

Certaines figurent dans tous les dictionnaires, quels que soient leur format et leur conception: par exemple l’orthographe du mot, sa catégorie grammaticale, son genre.

D’autres figuent à la fois dans le PR et le DFC, mais pas nécessairement dans tous les dictionnaires: par exemple les synonymes ou les antonymes du mot, les locutions dans lesquelles il fonctionne.

Le PR donne des informations qui ne figurent pas dans le DFC. Par exemple la date d’apparition du mot dans la langue, et son étymologie. Si le DFC ne comporte pas d’indication là-dessus, c’est que ses auteurs ont exclu par principe toute dimension historique: le DFC décrit le lexique tel qu’il se présente dans l’état actuel de la langue (c’est ce qu’on appelle une description synchronique, par opposition à une description diachronique).

Le DFC regoupe les mots de la même famille morphologique, ce que ne fait pas le PR. Par exemple, à l’article voile, on trouve voilage, voilette, voiler, etc. Ces mots, dansle PR, se trouvent à leur «place alphabétique», et font l’objet d’un article séparé. Par  cette présentation, qui rompt avec l’ordre alphabétique traditionnel, bien évidemment arbitraire, le DFC vise une description plus systématique et plus motivée du lexique: le regroupeent morphologique fait apparaître les relations formelles et sémantiques qui existent entre les mots.

 

2. La définition des sens des mots 

L’objectif essentiel d’un article de dictionnaire, dont on n’a pas encore parlé, c’est évidemment d’expliquer le sens du mot, donc de formuler une définition. On va voir que sur ce plan-là également, des différences importantes se manifestent.

La plupart des mots, comme voile, sont polysémiques, c’est-à-dire ont plusieurs sens. Parmi ces différents sens, certains sont sans rapport et d’autrs sont très proches. Tous les dictionnaires organisent leurs articles en rubriques différentes regroupant les sens proches.

Un premier regroupement, observable pour voile, consiste à distinguer plusieurs mots homonymes, c’est-à-dire même forme mais sans rapport sémantique. Une divergence intéressante apparaît sur ce point entre nos deux dictionnaires: là où le PR compte deux mots, le DFC en compte cinq. Cela prouve déjà que la notion de mot, qui nous semble intuitivement familière et évidente, ne va pas de soi. La reconnaissance des unités lexicales d’une langue est fondée sur des choi déterminés par les présupposés théoriques du descripteur. 

 

Questions:

  1. Comment on décrit une langue dans les grammaires et les dictionnaires?
  2. Quel est le but des dictionnaires?
  3. Quel est le rôle des exemples dans les dictionnaires?
  4. Quels sont les renseignements qu’on trouve dans les dictionnaires?
  5. Est-ce que tous les dictionnaires donnent la même image du français?
  6. En fonction de quoi les dictionnaires, donnent – ils des descriptions proposées?
  7. Pourquoi a-t-on choisi le  Petit Robert et le DFC pour illustrer des renseignements et non pas d’autres?

 

Bibliographie

 

  1. Collignon et M. Glatigny. Les Dictionnaires. Introduction à la lexicographie. – P., 1978.
  2. Rey, A. Présentation du dictionnaire Petit Robert / A. Rey.
  3. Dictionnaire du français contemporain / J.Dubois [et al.]. – P., 1967.